Phénoménologie nordique + Le cabaret de Jackie

Marie-Eve Martel et Alexis Desgagnés

Exposition - Galerie & bureaux

2 mai 2013 - 9 juin 2013

Pour point de chute à la présentation de sa saison hiver-printemps 2013, Regart fait place à une double exposition en proposant en parallèle Phénoménologie nordique, composée des plus récentes peintures de Marie-Ève Martel, et le travail photographique d’Alexis Desgagnés, Le cabaret de Jackie.

Avec Phénoménologie nordique, présentée dans la grande galerie, Marie-Ève Martel présente de nouvelles œuvres picturales pour lesquelles chaque paysage a d’abord été photographié, puis peint. Ces sites, espaces en transition, tels ceux de Dawson City, s’imposent à l’artiste par leur histoire, les valeurs qu’ils véhiculent et la façon dont ils sont perçus. L’artiste aborde dans ses toiles les notions de «retraite» et d’«exil» à même la forêt, thèmes liés à l’univers de Dawson City, mais aussi à d’autres cultures, comme celles de ses Laurentides natales. À travers son expérimentation plastique inspirée par le maquettisme, le diorama, l’architecture et le cinéma, elle porte une attention particulière à la spatialité, à la temporalité, aux ambiances et aux symboles. Ces reconstitutions imaginaires du monde qui l’entoure explorent et questionnent notre perception de celui-ci, ainsi que notre manière de l’habiter.

Dans la petite galerie, Alexis Desgagnés présente Le cabaret de Jackie. Par le titre de son exposition, l’artiste fait référence à la vidéo des célébrations du 80e anniversaire de Jacqueline Desmarais à Sagard en 2008, telle que révélée par Anonymous lors des évènements du printemps québécois de 2012. Il juxtapose en galerie son travail photographique avec des images tirées de la vidéo évoquant le spectacle, décrit par l’artiste comme navrant et pathétique, des élites économiques et politiques québécoises. Par le rapprochement effectué entre ses photographies à caractère anecdotique et les arrêts sur images du Cabaret de Jackie, Alexis Desgagnés souligne la force inhérente aux images et leur aspect brutal. L’exposition présentée ici constitue le pamphlet abstrait et questionnant d’un individu révolté par l’obsolescence contemporaine de l’humain et de sa culture.

Les deux expositions présentées à Regart du 2 mai au 2 juin invitent le spectateur à s’interroger sur la puissance des images photographiques et picturales, sur le reflet qui y est fait de contextes géographiques et politiques spécifiques.

 

Marie-Eve Martel

Artiste

Marie-Eve Martel vit et travaille dans les Basses-Laurentides. Bachelière de l’Université Concordia, elle complète présentement sa maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’Université du Québec à Montréal. À travers la peinture, le dessin, la sculpture et l’installation, elle s’intéresse au paysage construit et habité, à la symbolique architecturale, à la relation qu’entretient l’humain avec le paysage, la nature, et à la notion de fiction inhérente à cette relation. Régulièrement exposée en solo et en groupe à travers le Québec et ailleurs au Canada, elle a été résidente du Klondike Institute of Art and Culture (Yk) et du Vermont Studio Center (Vt), puis a élaboré et animé un atelier de création pour Art City (Winnipeg, Mb). Elle est récipiendaire de plusieurs prix et bourses, dont de la Fondation Elizabeth Greenshields (à trois reprises), du Conseil des Arts et des Lettres du Québec et du Conseil des Arts du Canada.

Alexis Desgagnés

Artiste

Alexis Desgagnés est historien de l’art (Ph. D., Université de Montréal) et pratique compulsivement la photographie. Il est l’auteur d’une thèse de doctorat portant sur la culture visuelle révolutionnaire russe avant 1917. Ses recherches actuelles concernent l’histoire de la photographie et la photographie contemporaine. Il a publié dans Canadian Slavonic Papers, « Les Cahiers du monde russe », et contribue régulièrement à la revue ETC Montréal, dans laquelle est récemment paru un article intitulé « L’analogique et le numérique dans la photographie actuelle: une histoire sans fin ».