Juin des membres

Vitrine, Collectif - Galerie & bureaux

10 juin 2023 - 25 juillet 2023

EXPOSITION COLLECTIVE

Du 14 au 23 juin 2023, Regart accueille ses membres artistes dans la galerie principale pour une exposition collective de leur propre initiative. Sous le thème de la crise environnementale, les oeuvres abordent cet enjeux pressant sous différents angles : politiques, individuels, environnementaux.

Artistes exposés
Michel Arsenault
Emmanuelle Breton
Gaëtane Breton
Juan Gomez
Claudia Hausburg
Ariane Lebeau
Sophiemma
Carole Thériault
Michel Arsenault
Avec son collage plutôt brutal, Surtout pas sortir du cadre compose un ensemble de sensations visuelles improbables. L’artiste a retenu de sa recherche intuitive un état en suspension, entre la construction et la destruction.

Si la première oeuvre demeure surtout non-figurative, La tache aveugle, elle, tend vers la figuration d’un couple en extase devant une pompe à essence. Cette fois-ci encore, cependant, l’idée d’une catastrophe en train d’arriver unit la surface.

Michel ARSENAULT

La tache aveugle, 2022
Médias mixtes sur toile
76 x 102 cm

 

Emmanuelle Breton
Le souffle de nos racines représente la transmission des valeurs familiales de respect de l’autre et de la préservation de la nature. Ici, un souffle de plumes et un arbre déraciné, décharné, de la cime aux racines; une désolation dévoilant le futur possible que l’on veut éviter. Nous empruntons la terre aux générations avenirs. Notre devoir n’est-il pas de remettre aux générations futures une Terre en santé et un environnement sain?

Emmanuelle BRETON
Le souffle de nos racines, 2023
Encre sur papier, arbre des racines à la cime
198 x 198 cm

 

Gaëtane Breton
À partir de l’idée de strates, un regroupement de trois tableaux/objet de forme carrée (de 40 cm de coté), en fibres de bois, peint blanc, présentant en superposition au centre des petites formes géométriques, carrées, noires, surmontées de minis formes cycles, effritées, étonnamment fabriquées à partir d’un collage de sable et argile, auxquelles s’ajoutent parfois de minis éléments naturels ou fabriqués, choisis en fonction de leur texture, leur coloration, leur interaction, ou marqués par l’usure du temps.

La répétition des formes rondes archétypales renforce l’évocation des grands cycles naturels alors que l’échelle restreinte des composantes incite au rapprochement du regard, pour y découvrir entre autre l’usure, l’effritement, les éléments sur le point de se transformer.

Gaëtane BRETON
À fleur de terre 3, 2005
Matériaux divers, bois
40 x 40 cm

 

Juan Gomez

Juan GOMEZ
Nous travaillons pour le 1%
Feutre sur carton, réalité augmentée
150 x 150 cm

 

Claudia Hausburg
Depuis son immigration en 2009 au Québec, Claudia Hausburg a résidé dans diverses régions de la province. En 2019, elle a pris la décision de reprendre ses études et s’est inscrite dans le domaine des Arts visuels et médiatiques.

Depuis un certain temps, Claudia est fascinée par le constat que chaque individu ne perçoit pas le monde environnant de manière identique. Son travail actuel, réalisé à partir de café, est fortement influencé par les photos qu’elle capture lors de ses promenades à travers différents lieux en ville. À partir de ce moment, le changement d’échelle des éléments et l’utilisation de différents médias altèrent la perception, créant ainsi une dynamique où chacun perçoit ce qu’il souhaite voir.

Claudia HAUSBURG
Sans titre, 2023
Café sur papier, masonite
41 x 30 cm

Ariane Lebeau
L’œuvre se déploie en une installation qui se compose d’une projection vidéographique [vidéo performance] et d’artéfacts performatifs. L’artiste s’est intéressée aux représentations du corps féminin qui a majoritairement été dominé par le regard masculin à travers l’histoire de l’art ainsi qu’à la vidéo-performance comme lieu possible de remise en question et de transgression de celles-ci.

Dans une démarche autobiographique, l’artiste fait de son corps son outil de création. Elle réactualise et déconstruit certaines scènes classiques picturales en prenant comme point de référence la figure de la muse. Elle incarne tantôt la muse (la modèle), tantôt la créatrice (la vidéographe) et souhaite entrer en relation avec un nouveau territoire, un non-lieu, un espace libre qui s’incarne par une blancheur et une absence d’horizon. Les coquillages, quant à elles, témoignent de l’eau, de coquille qui fait office de protection et de la beauté de la nature.

Dans une perspective d’un regard nouveau, l’oeuvre prend la forme d’un geste dirigé vers la réconciliation entre l’humain·e, le corps féminin et les espaces à habiter.

Ariane LEBEAU
Défaire la muse, 2023
Vidéo-performance
9min 54

 

Sophiemma
Poussant plus loin notre pensée poétique engagée, nous proposons un regard féminin, par le biais d’installations : chercher à exposer les tentatives de dialogue, d’échanges et de recherche de consensus, que la classe politique essaie d’obtenir, en ce qui a trait au dossier de l’environnement. Nous voulons valoriser et mettre de l’avant le non verbal, les sous-entendus et les expressions du visage dans les discussions parlementaires aux valeurs contradictoires. Nous désirons souligner poétiquement l’enjeu de l’urgence climatique qui tend à devenir le centre des pourparlers politiques. Quelques mises en espaces envisagées :

  • Signifiant l’envol de tout ce qui doit se dire et l’ouverture au dialogue; des plumes de papier fixées aux murs seront disposées en forme d’éventail au-dessus d’un moulage de bouche déposé sur une tablette, le tout fixé au mur.
  • Symbolisant tous ceux qui sont prêts à entendre ce que l’on a à dire; un amoncellement d’écouteurs (certains réels, d’autres illustrés sur papier ou canevas) fixés au-dessus d’une bouche déposée sur une tablette au mur.
  • Prenant leur envol tels des concepts nouveaux voulant s’échapper afin de s’épanouir, d’actualiser les pensées, changer de paradigme; des livres ouverts fixés au-dessus d’une bouche déposée sur une tablette fixée au mur.
  • D’autres objets signifiants dont des clés, des broches à tricoter, des cintres, jumelés à des moulages de bouches déposés sur socles, incluant tantôt des plumes, seront eux aussi mis en espaces en s’inspirant du lieu.
    Nous aimerions que les parlementaires et les regardeurs, entendent, par le biais des bouches, tout ce qui aurait le mérite d’être dit et qui ne l’est pas. Nous voulons aussi qu’ils se questionnent personnellement sur leur façon de dialoguer et d’entrer en communication avec l’autre, mais aussi sur leur position quant à l’urgence climatique.

En résumé, le projet de recherche-création « Entendre », se veut une mise en espace de concepts visuels ou nous tentons d’infuser une réflexion sur la difficulté à communiquer, à en arriver à un consensus et à élaborer des priorités en matière d’environnement ou des systèmes de surexploitation de la nature à des fins d’enrichissement à outrance sont encore mises de l’avant. Ne deviennent-ils pas des enjeux de valeurs, autant pour le milieu politique que social?

SOPHIEMMA
Entendre, 2023
Plâtre et papier
178 x 112 cm

 

Carole Thériault
L’artiste Carole Thériault présente des sculuptures créées à partir de déchets en ferrailles et parfois intégrées avec des bois de grève.

Ainsi, elle joue avec la matière façonnée par l’homme, qui se forme et se déforme, en se dévoilant dans sa finitude. Morceaux glanés çà et là, au gré des marées, que la nature abandonne, marque profonde de la transcendance de la vie. Comme un rituel, elle amasse les pièces de fer rouillé, les bois tordus sur la grève pour une improbable quête aventureuse. Et toute cette matière inerte, portant les stigmates du temps, reprend vie dans son imagination et dans l’espace de mon atelier.

Elle sculpte pour donner un sens à ce dilemme entre soi et le monde, épreuve perpétuelle pour conjurer le néant. Sculpter devient alors un geste de provocation, un besoin vital de s’extirper du réel pour se sentir exister autrement. La création est ce lien intime qui l’unit au monde. C’est une prière pour sublimer la réalité quand l’esprit, occupé à chercher inlassablement les mots, ne peut raconter par quel magie le temps s’approprie le tout.

Cette démarche d’assembler pièce par pièce, comme une danse subtile entre les formes, entre les éléments pour trouver le point d’équilibre parfait, est l’essence de son travail et sa source d’inspiration. Là est le sublime de l’acte de création, la beauté de ce qui est et advient dans le temps présent quand on ne perçoit plus que le chaos d’une époque incertaine.

Carole THÉRIAULT
Mascarade, 2023
Pièces de fer rouillé, peinture, bois de grève