Chantiers

Jacynthe Carrier, arkadi lavoie lachapelle, Acapulco, Laurent Lévesque, Jocelyn Robert et Louis Ouellet et Jocelyn Robert et Louis Ouellet

Collectif, Hors murs, Performance, Exposition - Espace public

28 août 2014 - 5 octobre 2014

Afin de marquer d’un grand coup le lancement de sa saison 2014-2015, Regart présente, du 28 août au 5 octobre prochains, Chantiers, un événement d’envergure regroupant le travail de huit artistes. Ceux-ci investiront, le temps d’une grande exposition collective protéiforme, non seulement les espaces de Regart, mais également le secteur de la Traverse de Lévis qui l’entoure.

Avec son commissariat initié par Anne-Lise Griffon et orchestré par Amélie Laurence Fortin, Chantiers s’articule comme une suite à Hétérotopies – espace autres, présentée à la même période en 2012. Cette exposition avait alors fait le bonheur des fervents d’arts visuels, mais également du grand public — et en tout premier lieu celui de Lévis — qui s’étaient laissés séduire par cette expérience d’infusion culturelle extramuros.

 

Chantiers regroupe donc le travail de huit artistes qui interrogent eux aussi, deux ans plus tard, la notion de lieu, chacun à leur façon. Originaire de Lévis, l’artiste multidisciplinaire Jacynthe Carrier chorégraphie avec sensibilité et lyrisme le dessein des habitants d’un lieu en marche. Les trois artistes du Collectif Acapulco s’intègrent, eux, au chantier de revitalisation du secteur en en empruntant les codes avec humour. Quant à elle, la performeuse Arkadi Lavoie Lachapelle s’intéresse au principe de transformation inhérent au chantier et à la rencontre de ses habitants. Puis, s’attentionnant à l’équilibre des éléments entre le lieu architecturé et son environnement naturel, Laurent Lévesque présente une installation où la lumière artificielle et la lumière naturelle dialoguent, alors que, finalement, Jocelyn Robert et Louis Ouellet offrent une résonnance musicale au temps qui passe, mais également au temps qu’il fait.

Inhérent à la notion de chantier se trouve le principe de transformation: la transformation d’un espace ou d’un état qui tend vers un autre. L’étymologie et l’histoire du mot « chantier » révèlent ce moment qui vient, cette mutation en préparation: « 1. “Support” a) ca 1202 estre sor les gantiers fig. “être presque au moment où le corps du mort sera sur les tréteaux pour être exposé, être tout près de mourir”»1

 

1-Réf.: Centre nationale de ressources textuelles et lexicales, www.cnrtl.fr/lexicographie/chantier [consulté le 22 juillet 2014]

Jacynthe Carrier, Collectif Acapulco, Arkadi Lavoie-Lachapelle, Laurent Lévesque, Jocelyn Robert et Louis Ouellet
28 août au 5 octobre 2014

Jacynthe Carrier

Artiste

Née en 1982, Jacynthe Carrier est une artiste du Québec dont la pratique explore, par la vidéo et la photographie, les relations du corps à l’environnement. Depuis 2008, ses œuvres ont fait partie de plusieurs expositions personnelles et collectives, notamment lors de la 8e biennale de Québec (MNBAQ), de La Triennale Québécoise (MAC), la Nuit blanche de Paris, au centre CLARK, au MAC VAL, et la Galerie 44 . Son travail a été présenté notamment au Musée de Joliette, au Musée des beaux- arts de Montréal et lors d’expositions en France, au Canada, au Mexique et aux États- Unis. Ses œuvres font partie de plusieurs collections privées et muséales. Jacynthe Carrier a été nominée à la longue (2013) et la courte liste des Prix Sobey pour les arts en 2017, fut récipiendaire du Prix Pierre-Ayot en 2012 et du Prix Videre Création en 2015. Elle vit à Québec.

Jacynthe Carrier compose des scènes performatives où se rencontrent le corps et l’espace. Par ce processus, elle explore et questionne les différentes façons qu’ont les humains d’habiter collectivement. Par un travail autant du vivant que de l’image, elle observe nos relations à l’environnement, à l’autre, nos façons d’habiter, de créer, d’appartenir. Dans une pratique autour du tableau vivant, elle invite des communautés éphémères qu’elle compose, à investir des lieux par différentes formes de présence, autant physique que symbolique. En écho aux multiples façons d’habiter le territoire, issues de gestuelle quotidienne ou en référence à l’histoire ou à la fragilité de nos environnements, ces scènes performatives surlignent et explorent le pouvoir du corps collectif, de la présence, de l’autodétermination et du vivre ensemble. De ces évènements, elle conçoit des récits, en créant des photographies, des vidéos et des installations qui les observent, les racontent et les propulsent dans un imaginaire du possible. Ses projets sont créés en conversation et en proche collaboration avec des amies, des communautés, des artistes et des collectifs d’artistes.

arkadi lavoie lachapelle

Artiste

Mon nom est arkadi lavoie lachapelle et je suis né·e l’année de la chute du mur de Berlin et de la tuerie de l’École polytechnique à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal. J’ai grandi en campagne dans une famille francophone de classe moyenne et je pratique aujourd’hui dans la métropole québécoise. Je me questionne sur la façon dont je performe le suprémacisme blanc après 33 ans d’exposition aux pesticides de cette culture. Comment agir pour déjouer le système capitalo-colon-patriarcal brûleur de bourgeons est un questionnement quotidien qui me procure joie, amitié et indigestion. Je détiens un baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM. Mes aventures artistiques ont été présentées dans plusieurs expositions, notamment au LOBE (Chicoutimi), à SKOL (Montréal), à l’École du Mont-de-la-Salle avec Verticale (Laval) et à Dare-Dare (Montréal). Je suis été finaliste pour le prix Pierre-Ayot en 2020. \(^v^)/ [Source : VOX, 2022]

Acapulco

Artiste

Acapulco s’intéresse aux phénomènes de société qui semblent dicter les orientations des rapports humains et culturels par différents processus (économiques, entrepreneuriaux et politiques). Il prend plaisir à manipuler et dénaturer des icônes de la culture de masse et les présente dans un contexte inédit ou ambivalent.

Les œuvres d’Acapulco sont portées par un intérêt pour les interventions extérieures et les projets in situ. Le collectif s’immisce dans le paysage en empruntant aux codes de l’architecture, de l’urbanisme, du chantier de construction et de l’imagerie promotionnelle, pour mettre en place des sculptures et installations souvent monumentales.

L’ambiguïté et le canular sont également au cœur du travail d’Acapulco. Leurs installations deviennent un jeu dans lequel les artistes se mettent souvent en scène. Ce jeu crée une situation qui, en misant sur un opportunisme ou une plausibilité contextuelle, tente de créer une brèche dans le réel.

Laurent Lévesque

Artiste

« Laurent Lévesque vit et travaille au bord d’une petite rivière à Saint-Calixte, dans Lanaudière, la région où il a grandit. Ses projets ont été présentés à travers le Québec, au Canada, en Europe et en Amérique du Sud. Ses expositions les plus récentes ont eu lieu lors du festival de cuture numérique catalan Eufònic, au centre d’artiste montréalais Oboro, au Musée régional de Rimouski, au Centre d’art actuel Bang, à Art Gallery of Peterborough, au Musée des beaux-arts de Sherbrooke et à Verticale-centre d’artistes. »