Lors d’une visite des jardins de Versailles, Sarah Thibault voit dans ces paysages aménagés une beauté impressionnante et extravagante, témoin de l’arrogance du pouvoir de l’homme sur la nature. Embourgeoiser le sauvage est une grande mise en scène critique de cette nature façonnée, voire dénaturée, par le vouloir de l’homme. Espaces verts, fontaines et bosquets deviennent éléme­nts de décor et transforment la galerie en grand jardin baroque invitant le spectateur à observer des constructions mêlant ornementations et motifs fleuris. L’artiste déploie dans l’espace son interprétation des codes visuels de mise en scène du pouvoir.

Sarah Thibault vit et travaille à Québec. Elle est diplômée en joaillerie et en sculpture. Sa formation en métier d’arts l’amène à questionner l’objet d’art décoratif qui est à la fois intime et politique en raison de sa fonction de parure. Elle est récipiendaire de deux bourses de Première Ovation et a réalisé des résidences d’artiste au Québec et en Nouvelle-Écosse. Depuis 2014, Sarah Thibault expose à Québec, Montréal et Toronto dans le cadre d’expositions individuelles et collectives. En 2015, elle a sa première exposition solo à la galerie Art Mûr et, en 2017, elle participe à la Manif d’art 8.