« Les sorcières ont toujours été des femmes ayant osé être courageuses, agressives, intelligentes, non-conformistes, curieuses, indépendantes, libérées sexuellement, révolutionnaires […] Vous êtes une sorcière par le fait d’être une femme, indomptée, furieuse, joyeuse et immortelle. »
WITCH (Women’s International Terrorist Conspiracy from Hell), 1968

Marie-Andrée Godin propose en vitrine Celle qui raconte les histoires mène le monde, une installation s’inscrivant dans un plus large corpus d’œuvres récentes, toutes relatives à la figure de la sorcière.

Portée par ses préoccupations féministes, elle ajoute sa voix à celles qui, depuis les années 70, opèrent une réappropriation et une resignification positive de la sorcière. Cette dernière est ainsi repensée en tant que figure d’émancipation, que rempart questionnant certaines formes de hiérarchisations.

Cette réflexion se transpose notamment, dans cette installation, par l’utilisation de techniques issues de l’artisanat. Le traitement artisanal de son idée fait donc écho à la pratique du witchcraft (littéralement « artisanat de sorcière »), relevant aussi d’actes de fabrication : concoction de potions, sculpture d’une amulette, composition d’un rituel, etc.

Intemporel, l’aphorisme « le savoir c’est le pouvoir » est également l’un des axes importants de sa recherche.


Marie-Andrée Godin vit et travaille à Québec. Elle a complété un certificat en composition et traitement de l’image performée ainsi qu’un baccalauréat en pratique des arts visuels et médiatiques, à l’Université Laval où elle poursuit actuellement une maîtrise en art. Elle a également étudié l’art à L’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne et le théâtre à l’Université de Franche-Comté à Besançon, en France. Elle est récipiendaire de plusieurs bourses, dont la bourse Louis Garneau, ainsi que la Bourse de leadership et développement durable de L’Université Laval. Elle fut aussi finaliste en 2014 pour le prix Albert Dumouchel.

Son travail se situe principalement dans les champs de l’installation, de l’art-performance et du collage. Elle a cofondé et dirige C’est beau escabeau éditions, qui distribue les fanzines et livres d’artistes d’une quinzaine d’artistes de Québec et de Montréal. Une bonne partie de ses oeuvres ainsi que sa recherche actuelle sont considérées comme féministes. Son travail a été présenté à Québec, Montréal et Halifax, ainsi qu’au Japon.