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Au cours de sa carrière, Laura Taler a exploré la manière dont la mémoire et l’histoire sont liées au mouvement. Elle utilise des dispositifs cinématiques et chorégraphiques pour exprimer la façon dont le corps arrive à porter le passé sans en être opprimé. Dans le cadre de son récent travail, elle explore la manière dont le changement est possible en questionnant sa compréhension du terme aller de l’avant. Elle aborde la pratique de mouvement répétitif du Tai-Chi, et cette exploration des gestes implique des questions générales sur la façon dont le corps est lié à la notion de certitude, de doute et de progrès. Elle tente de réfléchir au progrès non pas comme une ligne qui avance vers un ultime précipice, mais plutôt comme une spirale qui avance en boucle sur le même terrain tout en évoluant légèrement au fil du temps. Cette idée du progrès comme répétition l’aide à comprendre que les questions qui concernent ce projet ne requièrent peut-être pas de réponses, mais plutôt une pratique corporelle continue des questions elles-mêmes. Comment peut-elle utiliser le mouvement pour aborder ce qu’elle considère comme étranger en elle-même? Comment le genre opère-t-il dans le cadre de son choix de gestes? Comment le corps pardonne-t-il?

Laura Taler est une artiste canadienne née en Roumanie dont le travail utilise un éventail de médiums, y compris la danse, le film, le son, la sculpture et l’installation. Taler a débuté sa carrière comme chorégraphe en danse contemporaine avant de tourner son attention vers le cinéma et l’art visuel. Elle a été en résidence au Banff Centre for the Arts, au Centro Cultural Recoleta (Buenos Aires), au Carleton Immersive Media Studio (Ottawa) et boursière du Institute for Cultural Inquiry (Berlin). Son travail a été présenté dans des festivals, en projections spéciales et diffusé à l’échelle internationale. Taler détient une maîtrise en beaux-arts de l’université d’Ottawa.

Traduction : Claude Chevalot