L’installation de Diane Guyot est composée d’ensembles de pancartes sur lesquelles sont projetés des slogans et des vidéos. Elles présentent des projections de jeunes filles jouant avec leur téléphone, prenant des égoportraits et utilisant les masques et les déformations offertes par l’application Snapchat. Les filles permettent aux images de devenir sauvages et inconfortables, probablement parce que les publications Snapchats disparaissent après 10 secondes. C’est le défilé des monstresses, des ananas qui vomissent, des explosions de petites filles ou même des écureuils grignotant des cacahuètes. Les enseignes verticales sont des véhicules à message. Le support est aussi important que le message lui-même. Ainsi, le contenu de la projection n’est pas fixe. Il évolue avec le contexte et sa recherche. L’artiste s’est approprié l’ennui de ces jeunes filles pour évoquer l’innocence d’un éventuel soulèvement. Cet ennui devient une tentative d’expression et d’extraction de l’aliénation dans un espace et dans un temps où il est de plus en plus difficile de défier la norme.
Diane Guyot est une artiste française basée à Marseille. Guyot est en ce moment artiste en résidence au Lieu Commun, à Toulouse (FR), elle travaille sur un projet qui inclut une centaine de participants. En même temps, elle collabore avec LSB, Apt – une entreprise qui développe des salles modulaires stériles – ainsi qu’en immersion à l’Hôpital Européen de Marseille. Elle présentera une exposition solo à La Halle des Bouchers du Centre en art de Vienne en septembre 2018. Sa première monographie sera publiée d’ici la fin 2018 par Immixtion books. Diane Guyot est représentée par Bombon Projects, à Barcelone (ES).
Traduction : Claude Chevalot