Une brèche. Une sortie d’urgence. Une porte dans le langage, un trou dans le discours. Une faille dans la mémoire. Le temps percé de mille puits de lumière. La fissure par laquelle le sable se rend jusqu’à l’engrenage. La plaie où naît la gangrène. Pour guérir le mal par le malencontreux, le banal par la bacchanale, la routine par la poutine. Pour trouver l’erreur, la gaucherie, pour s’accrocher aux aspérités. Pour éviter le flot de l’ordinaire, pour sauter à pieds joints dans la marge. Pour prendre le large, pour élargir l’horizon. Pour dépasser les limites. Pour s’approprier le dehors, l’en-dehors, l’au-delà. Pour ôter les œillères qui dirigent nos trajectoires. Pour ouvrir nos yeux immenses noyés dans la fange. Pour remonter à la surface, mettre au jour. Pour révéler le caché, fêter l’accident. Pour trouver ce qu’on ne cherche pas. Pour survivre.

Pour notre année de programmation 2024-25, nous cherchons des projets audacieux en art actuel provenant d’artistes tant de la grande région de Québec (Lévis, Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale) que d’ailleurs au Québec, au Canada et à l’international. En plus d’expositions conçues pour notre espace principal avec pignon sur rue en face du traversier Québec-Lévis, nous souhaitons recevoir des propositions in situ investissant la richesse des nombreux lieux non artistiques à Lévis, que ce soit une ruine d’abbaye, une berge de fleuve, une ferme ou un terre-plein d’autoroute. Chez Regart, nous privilégions l’étonnement et l’hybridation par des projets ancrés dans le numérique, le performatif, le mouvement, le son, l’espace, le lieu et la prise de parole.