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« Les questions sans réponses doivent être posées très lentement »*. La violence quotidienne peut être classifiée par son invisibilité. Ce quotidien est si souvent perçu que l’on cesse de le percevoir. Ainsi, ce type particulier de souffrance peu spectaculaire qui est l’expérience ressentie dans de plus grands systèmes courants de puissance est, par définition, invisible, très souvent autant par ceux qui en bénéficient que par ceux qui en sont opprimés. Ces systèmes de contrainte commune deviennent visibles dans les moments de rupture.

L’oeuvre sera présentée sous forme d’une pile de pages marquées des traces d’une action performative réalisée par l’artiste. En confinement pour une durée de plusieurs jours, Adriana Disman a tracé des lignes en continu lors de cette performance.

*citation tirée de Fugitive Pieces d’Anne Michael’s


 

Adriana Disman est une créatrice d’art performance, une penseuse et organisatrice originaire de Toronto. Depuis 2010, son travail solo a été présenté dans de nombreux festivals et galeries à travers le Canada, les États-Unis, l’Europe et l’Inde. Sa pratique cherche les modes mineurs de résistance dans le cadre de sa quête de libération – un état interdépendant et encore non imaginé – par le refus d’adhérer à la logique du pouvoir. Travaillant souvent autour de l’automutilation, son travail est minimal, poétique et intense. L’écriture théorique de Disman sur la performance se retrouve à la fois dans des publications théoriques et artistiques. En 2018, elle amorce une écriture doctorale sur la performance de l’automutilation à l’université Queen Mary de Londres au Royaume-Uni.

 

Traduction : Claude Chevalot